Les écrivains de l’imaginaire ne manquent pas… d’imagination
Fantasy, fantastique, horreur... il y a mille et une façons d’écrire de l’imaginaire.
L’automne est la saison idéale pour se laisser tenter par un roman fantastique, et plus si affinités. Zoom sur quatre sorties qui rivalisent d’originalité et témoignent de la vitalité des littératures de l’imaginaire.
Mois d’Halloween, octobre est aussi le Mois de l’imaginaire (1) . Portée par un collectif d’éditeurs, cette opération met en lumière la diversité de ces littératures, dont témoignent aussi plusieurs sorties de cet automne.
Les auteurs de l’imaginaire nourrissent souvent un lien fort avec leurs lecteurs.
Les auteurs de l’imaginaire nourrissent souvent un lien fort avec leurs lecteurs. L’une des voix françaises de la fantasy, Pierre Pevel, a ouvert les portes de son Paris des Merveilles, qui a déjà donné matière à une trilogie, à des écrivains avec lesquels il cosigne Contes et récits du Paris des Merveilles (Bragelonne, 20 €). Les plumes de Benjamin Lupu, Bénédicte Vizier, Catherine Loiseau et Sylvie Poulain enrichissent cet univers imaginant la capitale, à l’aube de la révolution industrielle, partagée par les humains, les fées et les dragons, avec humour et panache.
Du panache, il n’en manque pas non plus dans Wyld, la mort ou la gloire (Bragelonne, 18,90 €). Premier tome d’une saga signée Nicholas Eames, ce pavé est bardé d’autant de prix que ses héros le sont de faits d’armes. Sauf qu’ils ont vieilli, eux. Et sacrément. Avec humour, le livre suit le come-back de ce groupe de guerriers en mode stars du rock, à la rescousse de la fille de leur leader. Ou comment mêler le rigolo et l’épique…
Une autre sorte de mélange des genres est à l’œuvre dans Une cosmologie de monstres (Albin Michel imaginaire, 24 €). Autour du devenir d’une famille poursuivie par une étrange entité, Shaun Hamill tisse un roman tentaculaire, gorgé de références à H. P. Lovecraft, l’un des maîtres du fantastique et de l’horreur. Difficile de classer cette Cosmologie dans un registre ou dans l’autre, et c’est ce qui fait son charme dérangeant.
Encore plus inclassable, Vorrh, de B. Catling (Fleuve, 24,90 €). Porté par une écriture luxuriante, dans une Afrique coloniale alternative, il a pour principal personnage une forêt mythique et dangereuse. Elle abrite une fantasy hybride, mêlée de merveilleux, de dystopie, d’horreur, qui mérite qu’on s’y égare.
(1) www.moisdelimaginaire.fr
PAR HÉLÈNE HARBONNIER La Voix du Nord